Randonner en Tasmanie sous la pluie au Mount Field National Park
Dernière étape de notre road trip en Tasmanie, direction le parc national de Mount Field. Comme à notre habitude, au programme : camping, randonnées et observation de la faune locale. Est-ce l’endroit de Tasmanie où nous arriverons enfin à observer des ornithorynques ?
Lire la suite : Randonner en Tasmanie sous la pluie au Mount Field National ParkSur les conseils d’un charmant tasmanien rencontré au camping à cause, ou plutôt, grâce à une histoire de chaussette perdue, nous ne faisons pas le trajet d’une traite entre Cradle Moutain National Park et Mount Field National Park. En chemin, nous nous arrêtons à Queenstown puis à Donaghys Hill dans la réserve nationale de la rivière Franklin-Gordon. Nous y réalisons une belle pause grâce à une balade figurant dans les 60 great short walks offrant un très beau panorama. Puis, en fin de journée, notre route du jour s’arrête au camping gratuit du bord du Brady’s Lake. Le lendemain, il ne nous restait donc plus qu’une heure et demie de route avant d’arriver au camping du parc national de Mount Field et heureusement, car il se remplit très vite : en général il est complet aux alentours de 11 heures.
Camper au Mount Field National Park
C’est avant 10 heures que nous arrivons sur place : heure idéale pour choisir notre emplacement juste parfait pour finir ce roadtrip. Le camping offre de nombreuses commodités pour la modique somme de 16 dollars : le camping le plus cher des parcs nationaux certes, mais avec douche chaude incluse ! Notre emplacement est au bord de la rivière abritant des ornithorynques et nous n’avons pas de voisin immédiat. Nous voilà parfaitement installés pour finir en beauté ce roadtrip en Tasmanie.
Randonner au Mount Field National Park
Le temps malheureusement n’est pas parfaitement de la partie durant notre séjour. Nous aurons tout de même l’occasion de réaliser quelques balades et randonnées mais nous ne pourrons ni aller à l’assaut du Mount Field East, ni du West… La ranger du visitor center nous a clairement déconseillé de le tenter avec cette météo, cela pourrait s’avérer assez dangereux car il y a beaucoup de bouldering et cela glisse s’il pleut. Qu’à cela ne tienne, voyager demande de s’adapter et d’accepter ce que la nature nous propose : nous suivrons donc les conseils de la ranger pour découvrir un autre parcours moins ambitieux.
La balade Tall Tree Circuit
Le premier jour, la météo est finalement assez clémente et nous en profitons pour nous balader aux alentours du camping. Nous réalisons une petite randonnée permettant de découvrir de très beaux spécimens d’eucalyptus, la rain forest et les chutes d’eau du parc.
La balade est très facile et n’est certes pas sensationnelle mais nous passons un très bon moment. En effet, grâce à un géocacheur déterminé, notre balade prend des allures de véritable chasse aux trésors, un grand merci à lui !
Et pour s’amuser encore plus, nous découvrons une nouvelle fonctionnalité sur l’appareil photo de Nico : de quoi vraiment bien nous faire rire ce jour-là !
La randonnée Tarn Shelf
Sur les conseils de la ranger avec qui nous avions regardé la météo du lieu de façon précise, nous partons randonner assez tardivement. La plus grande quantité de pluie devrait tomber en début de matinée. Qu’à cela ne tienne, nous en profitons pour faire la grasse matinée. Néanmoins, au réveil, nous sommes assez surpris de ne pas entendre une seule goutte d’eau résonner sur le toit de notre van. Nous nous décidons tout de même à partir et embarquons avec nous tout l’équipement de pluie au cas où. Et… le cas où ne s’est pas très longtemps fait attendre !
Avant de randonner il faut tout de même conduire 16 kilomètres sur une piste pas formidable : on espère qu’il ne va pas y avoir des trombes d’eau et des hordes de touristes à croiser sur cette route.
Nous voilà donc partis avec un soleil qui joue certes à cache-cache mais qui reste bien présent. Nous nous demandons si nous n’avons pas fait une erreur d’attaquer la randonnée dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Ce sont les conseils donnés par la communauté de randonneurs puisque cela permet de garder le meilleur pour la fin. Sauf que nous, nous sentons que la meilleure partie de la météo est pour maintenant… Advienne que pourra !
Notre petit crochet au Platypus Tarn est décevant : pas d’ornithorynque à l’horizon mais un énorme serpent croisé sur le chemin !
Arrivés au fond de la vallée, nous réalisons que le temps à l’air de se gâter fortement et profitons des dernières vues dégagées.
Nous enfilons notre équipement pour la pluie (pantalon et vestes imperméables) et sommes bien heureux de notre décision puisque quelques minutes plus tard il se met à pleuvoir. Tout d’abord un petit crachin de rien du tout et plus nous montons dans la forêt plus les gouttes grossissent ! La voilà la Tasmanie comme je me l’imaginais avant de venir !
Notre ventre commence à crier famine et nous réalisons que peut-être il n’y aura pas de pique-nique aujourd’hui vu les conditions météo. Notre problématique habituelle de trouver un coin d’ombre pour manger nous laisse rêveurs… Mais notre inquiétude était totalement infondée : nos pas nous emmènent vers un refuge créé par les premiers skieurs du coin ! Formidable, nous pouvons nous régaler à l’abri de la pluie et se demander, avec le sourire, ce qu’on est venu faire dans cette galère !
Surtout que nous ne sommes qu’au début de nos peines car la pluie se met ensuite à être plus intense, les flaques d’eau se remplissent et les chemins deviennent des petits ruisseaux. Nous avons l’impression que les paysages ont l’air d’être formidables : parfois un nuage s’effilochant un peu nous montre qu’il y aurait sûrement la possibilité d’apercevoir un beau panorama…
Au bout d’un moment, lorsque nous pieds commencent à être mouillés (enfin moi un seul, je félicite ma chaussure gauche qui est restée au sec du début jusqu’à la fin et regrette que la droite n’ait pas fait pareil…), nous distinguons dans le brouillard des structures humaines. Il semblerait qu’ils s’agisse de bâtiments pour le ski : nous entrons dans le refuge par curiosité et lorsque nous en sortons, la magie opère.
Alors que quelques instants auparavant nous ne distinguions que difficilement le prochain piquet marquant le chemin, voilà que nous voyons le soleil percer et les nuages s’effilocher. Nous commençons à percevoir les contours de la vallée encore légèrement embrumée. Au moment où nous arrivons sur le plateau le plus élevé de notre randonnée, le miracle se produit : une magnifique éclaircie est arrivée et nous découvrons un merveilleux panorama !
Tous les efforts fournis et toutes les gouttes de pluie reçues en valait la peine. Nous sommes ravis de découvrir ce très joli endroit du monde qui, selon nous, vaut vraiment le détour en Tasmanie et mérite même d’être un peu humide.
Au final, nous n’avons pas pu faire les randonnées espérées du fait de la météo mais avons vécu un très joli moment grâce à cette arrivée grandiose sous le soleil ! Le reste de la randonnée est une partie de plaisir : nous commençons doucement à sécher en fournissant les derniers efforts pour retourner jusqu’au parking. C’est le soir venu que nous ne pourrons pas nous empêcher de dire « nous sommes rincés » 😉 !
La faune locale
Nous avons donc vécu un très beau final à notre randonnée mais les surprises n’étaient pas encore tout à fait terminées au parc national de Mount Field.
Les vers luisants
Lors de notre première petite balade, un panneau nous avait appris que nous pouvions venir observer des vers luisants dans cet endroit précis de la rain forest. Ce sont des vers qui ordinairement vivent dans des grottes mais qui ici ont trouvé les conditions idéales à leur épanouissement.
Nous voilà donc partis en pleine nuit (à 21h30 hein, pas à 4h du matin non plus), munis de nos lampes frontales pour retourner à l’endroit propice situé à quelques centaines de mètres de notre camping.
La marche avec les lampes nous a permis de croiser un quoll tacheté, petite bête nocturne dont je ne connaissais même pas l’existence avant de lire les panneaux du centre d’information.
Une fois nos lampes frontales éteintes, c’est bizarre, je me suis mise à parler quasi non stop ! Comme si pour combler le noir, il fallait que je me rassure avec du bruit. Car, là, au milieu de la rain forest, quand on dit qu’on n’y voit goutte, on n’y voit goutte ! Petite pensée pour les copines qui n’aiment pas le noir : je me suis dit que pour rien au monde vous n’aimeriez être à ma place ! Alors qu’en fait, une fois habitués au noir, il « suffit » de tenir la rambarde pour avancer jusqu’au point stratégique propice à l’observation des vers luisants.
Bon, je vais arrêter là le suspens, c’était beaucoup moins impressionnant que les lucioles que nous avions déjà eu l’occasion de voir aux Philippines. Je me suis demandée si nous étions réellement au bon endroit et restés assez longtemps pour que nous yeux s’habituent parfaitement à l’obscurité… Je pense que je me rappellerai tout de même de cette escapade nocturne car la marche dans la forêt noire et les yeux du quoll réfléchissant ma lumière m’auront bien marqué !
Les serpents
Petite précision qui peut aussi expliquer mon inquiétude le soir dans le noir : nous avions vu un beau spécimen de serpent à cet endroit en pleine journée ! Nous aurons l’occasion d’en croiser un autre lors de notre grande randonnée. Il parait qu’ils attaquent rarement et qu’il suffit de s’arrêter pour les laisser passer, sauf qu’eux, ils sont venimeux et pas moi… Alors ces rencontres restent toujours un poil (ou une écaille) impressionnantes.
Les ornithorynques
Et dernier animal rencontré et non des moindres, les ornithorynques. Enfin rencontré est un bien grand mot : recherché, espéré, fantasmé, oui, mais rencontré… Non ! J’ai scruté la rivière tous les soirs à l’heure du coucher du soleil sans succès. Je m’y suis aussi attelée à l’aube le dernier jour puisque nous nous sommes réveillés très tôt pour repartir sur Hobart mais également sans succès. Je vais finir par penser comme les premiers européens qui ont entendu parler de cette drôle de bête : c’est une plaisanterie !
C’est donc sur une non observation d’ornithorynque que notre périple au Mount Field National Park s’est clôturé. Le parc n’est situé qu’à une grosse heure de route de Hobart : nous bouclons donc la boucle de notre périple en Tasmanie avec cette dernière étape. Nous sommes alors en route pour rendre les clefs de notre incroyable van quand un message nous parvient. Notre vol en direction de la Nouvelle Zélande est annulé… Mais, ça c’est une autre histoire !
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