Siquijor ou l’art de prendre son temps

En 2013 nous pensions passer quelques jours sur l’île de Siquijor mais c’était sans compter un mauvais smash au beach volley qui m’avait endommagé le petit orteil (du coup on était resté plus longtemps à Sugar Beach, ce qui n’était pas non plus pour nous déplaire). En 2016, revanche (pas au beach volley, j’ai enfin réalisé mon incapacité totale à y jouer correctement, mais sur l’itinéraire) ! Nous séjournerons donc deux semaines sur cette île connue pour ses sorciers et guérisseurs soignant (ou autre) à base de magie noire et potions en tous genres. Notre pécheur préféré des Philippines nous a bien mis en garde : si nous sommes de bonnes personnes, aucun soucis à se faire ; sinon, il faut faire très attention sur cette île… Attention à ne pas y rester trop longtemps ?
Arrivée à Siquijor town – Trouver une bonne place

À peine débarqués du bateau en provenance de Dumaguete, la prise de décision est difficile. Partir vers la plus belle plage, là ou il y a sûrement le plus d’hébergements mais aussi de monde, ou partir dans un coin plus tranquille au risque de ne pas trouver de guest house ? Nous ne cédons pas à la précipitation et fuyons les tarifs prohibitifs réclamés par les tricycles du débarcadère (prix spécialement concoctés pour touristes pressés n’ayant pas une minute à perdre mais beaucoup d’argent à flamber) et partons à pieds à la recherche d’un transport collectif probablement dix fois moins cher. Nous sommes alors abordés par un énième conducteur de tricycle à qui nous exposons notre projet de prendre simplement un transport collectif. Il nous propose alors pour 60 pesos (contre 250 réclamés au port) de nous accompagner dans notre recherche jusqu’à ce que l’on trouve une chambre libre et à notre goût / budget. Allez, le prix nous convient, c’est donc parti avec Richard ! Nous sommes tout de même sur nos gardes et imaginons que nous allons errer entre les chambres des tatas, des cousins et des neveux pas forcément terribles. Sauf qu’en réalité Richard nous déposera à un unique endroit qui fut le bon. Une vraie bonne place comme dirait Michel ! Encore un endroit qu’il va être dur de quitter…
[singlepic id=217 w=670]
L’art de prendre son temps

Revenons un peu sur l’expression de Michel, voyageur rencontré en 2013 à Sagada qui nous avait expliqué qu’il se posait dans certains endroits du monde dès lors qu’il avait trouvé une bonne place. Depuis nous avons fait totalement nôtre cette expression qui nous plait bien. L’important n’est pas tant de toujours en voir ou en faire le plus possible (tout en le postant sur facebook asap) mais d’en profiter au maximum en prenant le temps. Prendre le temps de prendre son temps… C’est une des raisons principales de notre envie de voyager au long cours : avoir du temps est un tel luxe ! Certaines personnes pourraient probablement penser que nous le gâchons ou le perdons, ce temps. Au contraire, je trouve que nous l’apprécions et le mesurons à sa juste valeur. Il n’est pas uniquement question de se reposer et de flemmarder (ça c’était simplement pour commencer) mais de profiter et savourer chaque instant aussi simple soit-il. Assise sur le rocking chair, baignée du clair de lune et des chants des grillons, vous écrivant et réalisant mon bonheur n’est-il pas un but en soi ? Un accomplissement certain ? Alors pourquoi être obligés de partir “si loin” pour trouver ceci (question de ma tata) ? En réalité je ne pense pas que cela soit la distance qui crée cette prise de conscience, mais plutôt le temps, lui, le fameux. (Et puis aussi parce qu’ici on a un budget de 40 euros par jour pour deux et qu’on s’en met plein les mirettes, regardez le paragraphe suivant !)
A voir, à faire à Siquijor
[singlepic id=215 w=350] | [singlepic id=216 w=350] |
L’île est suffisamment petite pour que la circulation routière y soit assez modérée pour facilement conduire une motobylette, mais assez grande pour que les routes ne soient pas que des pistes. Pensez tout de même aux casques et aux permis de conduire, même si à priori on passe les contrôles de police assez facilement sans les deux ! Pour la petite anecdote, lors d’un petit trajet (pour aller chercher de la brioche !) sur une route très tranquille, je me décide à conduire pour une fois. Ah ! Barrage de police ! Ils nous demandent avec un grand sourire si nous avons des casques “Bah oui mais ça se voit qu’ils ne sont pas sur nos têtes, non ?” et si nous avons un permis de conduire “Tout à fait mais c’est celui du passager arrière…”. Aucun soucis, pas de bakchich à donner, juste un “Pensez-y pour la prochaine fois !”. It’s more fun in the Philippines ! On a peut-être eu de la chance, je ne pense pas que cela soit comme ça partout, donc à présent mon permis aussi est dans le sac.
[singlepic id=220 w=670]
En conséquence le temps file ici et il est bientôt temps de partir vers l’île de Bohol où nous tenterons de trouver une aussi bonne place, mais ça c’est pour une future histoire !
[nggallery id=20]
3 thoughts on “Siquijor ou l’art de prendre son temps”
Ca fait plaisir de voir ta bouille!
Et puis de savoir que vous voyagez comme il est si bon de le faire, que vous vivez comme il est si bon de le faire…je crois que quand je serai grande, je t’imiterai 😉
Le mi-temps annualisé, ça me plaît!!
Des bisous enthousiastes et rieurs!
Et en retour ça fait très plaisir de recevoir un petit mot de ta part, toujours aussi agréable à lire !
Mais prends garde, on grandit toujours un peu plus vite que ce l’on croit…
D’énormes bises !
Salut les foufous !
J’étais sur un cours de linguistique anglaise (un peu chiant) pendant que Iris sieste (plus de 15 mn parce que je lui ai massé le front) et j’ai pensé à vous. Je me suis dit que pendant ce temps-là, y en avait qui en prenaient plein les yeux. Ca m’a fait bien plaisir de lire quelques articles – pas encore tout parcouru – et de voir que tout se passe bien et que vous avez l’air super contents. Profitez !! CLAQUEZ TOUT !
Je vous fais un gros bisou à tous les deux.