Fukuoka sous les cerisiers
1er avril 2016, il est tard, il fait nuit, il fait froid, il pleut et je ne sais rien lire : nous sommes arrivés au Japon ! Le vol Cebu Pacific Manille – Fukuoka a du retard mais peu importe : le métro n’est pas encore fermé, l’hôtel est réservé et le magasin où notre carte SIM nous attend est ouvert 24h/24. Une fois ces tâches validées, il est plus d’une heure du mat’ alors on file au lit sans se douter de ce qui nous attend dehors !
Muromi : balade le long de la rivière de Fukuoka
La première chose prévue au Japon était d’aller faire traduire nos permis de conduire au cas où nous en aurions besoin pour la suite du voyage. On se rend donc à la JAF (Japan Automobile Federation) de Fukuoka où en 30 minutes (et pour 6000 Yens) on nous fournit les traductions avec le sourire.
Juste à côté de la JAF coule une rivière dont les rives ont été agréablement aménagées pour la promenade : on décide de s’y balader. Le temps est plus que maussade (il bruine sans cesse) et la ville ne nous parait pas très jolie : en effet, avec cette météo tout semble gris, moche, terne. Nous bravons tout de même le mauvais temps et utilisons les doudounes remisées durant les deux mois passés aux Philippines.
Comme nous poursuivons, nous apercevons un premier arbre en fleur. Comme c’est joli ! Puis un deuxième, puis un troisième et toute une ribambelle. Les cerisiers sont en pleine floraison et nous sommes là par le plus grand hasard des dates. Ce qui me semblait si tristoune l’instant précédent me parait à présent magnifique! Nous ne sommes pas les seuls à admirer le lieu : de nombreuses personnes sont déjà là en train de pique-niquer sous les cerisiers (j’ai bien écrit sous les cerisiers et non à l’ombre des cerisiers…). Nous nous contentons d’un pique-nique acheté en supermarché mais on rêve devant ceux des autres. Entre les bento, les bâches de protection, les nappes, les tentes plantées et les mamies sous leurs parapluies, nous sommes sous-équipés et faisons preuve d’amateurisme ! Qu’importe, nous profitons tout autant que les japonais de ce cadeau si éphémère offert par la nature.
Le parc d’Ohorikoen et ses cerisiers
Première fois entre Bicnic
N’ayant rien préparé et ne sachant pas réellement ce qu’il y a à voir / faire à Fukuoka, on se dirige vers le grand parc de la ville, Ohorikoen Park. En chemin, nous croisons des cerisiers en fleur à tous les coins de rue, dans les plus petits parcs, devant les écoles… : moi qui me demandais où il fallait aller au Japon pour admirer les “sakura” : j’ai la réponse, il faut juste sortir de sa chambre d’hôtel !
Arrivés au parc, nous sommes à nouveau entourés de cerisiers fleuris. Évidemment nous ne sommes pas les seuls mais assistons à de très belles scènes de vie. Il y a des familles qui pique-niquent et jouent au ballon ; des jeunes qui mitraillent et postent immédiatement leurs selfies en ligne ; des ados blasés qui se laissent tout de même prendre en photo sous les branches fleuries ; ce musicien qui joue de la flûte traversière sous les cerisiers ; et surtout ce jeune homme poussant un vieillard en fauteuil roulant et inclinant les branches de cerisiers pour permettre au grand-père de voir et toucher les fleurs.
Pas de doute, nous sommes au Japon, et ce moment de grâce de la nature est apprécié de tous.
Deuxième fois : une hanami party entre francophones
Grâce à notre hôte de couchsurfing, nous nous laissons porter pour la suite du programme des deux autres jours à Fukuoka. De nombreuses hanami party sont organisées et nous retournons au parc découvert la veille pour une réunion entre francophones expatriés à Fukuoka. Avec notre look et notre philosophie du voyage, nous ne sommes pas dans la même dynamique que nos compatriotes mais je suis très intéressée par les parcours de chacun. Ils nous rappellent tous à quel point nous avons de la chance : non seulement nous arrivons au moment des cerisiers en fleurs mais en plus aujourd’hui nous pouvons mettre nos lunettes de soleil car le temps est de la partie ! Pour la petite anecdote lors de notre balade la veille nous avions été surpris de voir autant de bâches bleues déjà installées sous les arbres. Nous avons compris le lendemain que de nombreuses personnes venaient réserver la veille leur emplacement et personne ne se permet de déplacer les bâches en l’absence des propriétaires !
Troisième fois : une hanami party internationale
La floraison des cerisiers dure très peu de temps alors nous retournons encore le lendemain dans ce fameux parc où cette fois une hanami party internationale nous attend. Elle est organisée par une association d’étudiants de langues vivantes : il y a donc de nombreux japonais mais aussi des expatriés et peu se connaissent. Nous nous promenons vers les fondations du château existant et apercevons la forêt de fleurs en prenant un peu de hauteur. Nous réalisons que beaucoup de pétales sont déjà à terre : le vent les fait tomber un à un et ils jonchent déjà le sol. La beauté de ce moment est si fragile et les arbres se dénudent déjà.
Suivre la floraison des cerisiers, ou pas !
D’après les japonais rencontrés la veille, nous devons aller visiter Dazaifu, une petite bourgade non loin de Fukuoka, ce que nous faisons dès le lendemain. Au cas où nous ne l’avions pas saisi, la floraison s’achève déjà et nous réalisons que le paroxysme est passé. Si nous avions voulu profiter davantage de ce beau moment il aurait fallu que nous adaptions notre itinéraire en remontant vers le nord. En effet, une semaine après Kyushu, les cerisiers devaient être à leur apogée à Kyoto puis la semaine d’après à Tokyo. N’ayant pas de JR Pass et désirant visiter Kyushu, nous ne suivrons pas les cerisiers. Néanmoins, la beauté de ce moment est en grande partie dûe à son caractère si éphémère : comment ne pas faire le lien avec la temporalité de toute chose et le besoin d’en profiter à tout instant ? Ne pas chercher à toujours en avoir plus mais simplement aimer chaque moment qui nous est offert…
5 thoughts on “Fukuoka sous les cerisiers”
Ouais!! Enfin un article des Bicnic sur le Japon!!
La suite la suite!
On ne peut pas être plus dans les clichés qu’avec les cerisiers mais tout le monde rêve de voir sa u jour e ses propres yeux et non au ciné ou sur les photos de voyage des autres. Sa représente toute la beauté et la magie de ce pays.
Mais quel cliché ;-)! En effet, il vaut le coup d’oeil !
Cependant, je reviens de ce voyage en ayant appris à mieux profiter de ces instants de grâce qui existent partout et tout le temps. J’ai (re)découvert cette année la magie de l’automne et que cela soit à Paris, au Japon ou au Canada ce spectacle de la nature est juste magnifique. Parfois, pris dans notre quotidien, nous oublions juste d’ouvrir nos yeux et de profiter de notre environnement. Une belle leçon apprise en voyage !
Très belles photos ! Dommage que vous n’ayez pas été charmés par la ville… qui est vraiment charmante ! J’espère que vous lui donnerez une autre chance.
Juste une petite correction : le parc sur les photos n’est pas le parc Ôhori mais le parc Maizuru 🙂
Béné Articles récents : Ma vie quotidienne à Fukuoka #18
Salut et merci pour les infos que nous avions pu glaner sur ton blog lors de notre visite de Fukuoka !
En effet, les deux parcs étant voisins, il est assez facile de se tromper !