En chinois, débrouille-toi !

En chinois, débrouille-toi !

Perte des sacs, perte de 15°C, perte de l’alphabet latin, perte du soleil écrasant : nous voici arrivés en Chine. Cette première description n’est pas très accrocheuse alors que pourtant nous apprécions ce pays et parlons déjà d’y revenir ! Mais pour notre premier article sur la Chine quoi de plus tentant que de raconter tout ce que de mémoire de routards, il ne nous était encore jamais arrivé ?

Au restaurant (chinois)

Une carte alléchante
Une carte alléchante
Que choisir ?
Que choisir ?

Ça y est, on y est ! En plein Beijing dans un hutong (quartier) populaire, nous voulons passer à table pour la première fois. Comme à notre habitude nous nous fions à notre instinct pour choisir notre resto du jour et chose n’est pas coutume, nous devons également nous fier à notre instinct pour choisir notre plat. Évidement rien n’est traduit et c’est notre premier jour donc nous n’avons repéré aucun mot tels que poulet, riz, raviolis, aubergines… Heureusement, nous sommes capables de lire les prix ! Ni trop cher, ni pas assez, je pointe du doigt notre premier repas chinois au hasard. Nous avons beaucoup apprécié, mais le choix était osé : un émincé de rognons accompagnés de piments et poivrons. Ouh là là, comment va-t-on faire pour de temps en temps choisir un minimum ? Suspens jusqu’à un prochain article !
Autre petit détail déroutant, la vaisselle sous plastique. Le petit ensemble : assiette, bol numéro 1, bol numéro 2, gobelet et cuillère sont emballés et payants ! À partir de maintenant, nous boycotterons ces endroits qui proposent la vaisselle ainsi : payer sa vaisselle et utiliser inutilement du plastique, très peu pour nous ! À moins que la prochaine fois, on attaque direct dans le plat, ce qui semble encore plus simple.

Aux toilettes

Ne pas faire debout !
Ne pas faire debout !

On n’en parle pas assez souvent, mais le passage aux toilettes est un rituel obligatoire lors d’une journée. Mais lorsqu’on est voyageur, on a la chance de pouvoir être dérouté et de rigoler un bon coup ! En Chine, il y a beaucoup de toilettes à la turque, rien de trop étonnant mais lorsqu’il y a un dessin interdisant de poser les pieds sur les bords d’un WC avec assise, il est alors difficile de ne pas sourire… En revanche, lors de l’arrivée dans les premières toilettes collectives (il y en a absolument partout en ville), l’envie de sourire peut parfois s’envoler… D’autant que les critères de propreté des chinois sont pour le moins farfelus 🙂

Un pipi communiste
Un pipi communiste

Pour l’instant nos toilettes préférées sont celles que l’on trouve partout à Beijing : on fait tranquillement sa petite affaire en discutant avec son voisin ! Il y a cependant quelques fois des petits panneaux pour l’intimité, merci les JOs. On trouve aussi des toilettes au principe simple comme le monde : une tranchée à enjamber. Évidemment, vu que cette tranchée est collective je vous laisse réfléchir s’il vaut mieux être en amont ou en aval 😉

À la gare

Panneau d'affichage des trains en Chine
Panneau d’affichage clair comme de l’eau de roche

On a bien mangé, on est soulagé : maintenant il est temps de voyager ! Nous venons de découvrir les trains à grande vitesse de Chine : rapides et efficaces, c’est un bonheur de voyager dans ces conditions. Nous ne savons pas depuis combien de temps ces lignes sont ouvertes car pour le moment nous avons fait deux trajets qui n’étaient absolument pas indiqués dans le fameux routard 2013 arrivé dans la valise de notre troisième compagnon de route. À noter, il est possible de faire Beijing – Xi’An en moins de 5 heures (et non de 10 à 13 heures comme indiqué dans le guide) et Shanghai  – Beijing en à peu près autant de temps. Les tarifs s’en ressentent mais le temps de trajet également !

Enfin bref, nous voilà arrivés à la gare de Suzhou où nous décidons d’acheter des billets pour Beijing. Après avoir parcouru cet aéroport, euh… gare, du nord au sud pour trouver un ATM, la guichetière refuse de nous vendre le billet demandé. S’en suivent différentes conversations en chinois. Nous sommes pourtant à la gare du nord, Beijing est au nord de Suzhou : nous devrions être dans la bonne gare. On finit par comprendre qu’il faut aller au guichet nord de la gare du nord ! On avait pourtant bien fini par comprendre les différents « bei » (nord) prononcé par le gentil monsieur aux ongles longs… Soit, allons aux guichets nord de la gare du nord (d’où nous venions pour l’ATM). Bingo, nous parvenons à acheter les billets.

Chose exceptionnelle la guichetière parle quelques mots d’anglais et nous comprenons vaguement que ce n’est pas cette station et qu’il faut prendre un taxi. C’est à en perdre son latin car le routard nous parle de deux gares différentes (Suzhou Bei – la gare du nord où nous étions et une autre petite gare au sud). Mais aucun des noms en chinois fournis ne correspond… Arrivés à l’auberge de jeunesse nous découvrirons qu’il n’y a pas deux, mais quatre gares à Suzhou et que nous devons partir d’une autre gare à grande vitesse encore plus au nord !

On a fini par démêler cet imbroglio de gares (on avait presque compris en chinois 😉 ) mais une fois de plus nous avons été très déçus de l’aide apportée par le guide qui se prétend de 2013 et qui n’indique même pas les gares !

À la recherche d’un hôtel

Où dormir ce soir ?
Où dormir ce soir ?

Et maintenant, au dodo ! Parce que nous arrivions en début de soirée et pour rassurer notre invité, nous avions réservé une chambre assez loin du centre mais à deux pas du métro. Grâce à la technologie moderne de notre GPS, nous n’avions plus qu’à suivre le chemin indiqué par le téléphone pour arriver. Mais une fois parvenus au point GPS, pas de Happy Hotel en vue… Après moult recherches et acharnements, notre compagnon de route s’enfile dans un hall et nous persuade que nous sommes au bon endroit. Nous sommes suspicieux mais découvrons au RDC de l’immeuble des photos de chambres et un étage indiqué ! Ouf, nous avons trouvé puisque sur la porte nous reconnaissons le logo de cette chaîne d’hôtels !

Mais là, on a beau ne pas parler chinois, on comprend que ça ne va pas ! Il nous parle longuement, répète plusieurs fois la même chose (ça on a compris) et nous fait un vague plan pour nous rendre à ce qui semble être une succursale. Allez, c’est reparti pour un tour ! On demande à des jeunes dans la rue (oui on a lu ce bon conseil : pour avoir une chance minime que quelqu’un parle anglais, mieux vaut demander aux plus jeunes !) qui semblent tous nous indiquer la même tour. Mais au pied de l’immeuble, pas d’Happy Hotel en vue…

On finit par voir à nouveau des photos de chambre dans la rue et les habitants de quartier nous montre un endroit appelé « Take a nap inn » : pas tout à fait le même nom ! Quelqu’un est devant et parle anglais : nous comprendrons après que nous avons eu un sacré coup de chance car c’est le patron ! Nous sommes au bon endroit et notre suite à 200 yuans par nuit nous attend ! Nous avons dû lui paraître assez suspicieux avec nos questions insistantes. Malheureusement, son anglais ne sera pas suffisant pour comprendre pourquoi le nom ne correspond pas du tout ! Une fois dans la chambre nous trouverons un tout petit logo « Happy Hotel » sur une carte de visite laissée là : c’est donc bien le bon endroit !

C’est bien la première fois que nous avons eu autant de difficulté à trouver l’adresse d’un hôtel, mais nous y sommes finalement parvenus : pas d’échec pour les Bicnics 🙂

Cette arrivée en Chine fut donc assez mouvementée. C’est quand on se sent le plus à l’aise que la réalité vous revient en pleine face et vous remet les pieds bien sur terre ! La Chine, c’est fascinant mais difficile, surtout quand on ne parle pas un mot de chinois et qu’on veut tout faire soi-même et sortir des sentiers battus ! Cependant, le sentiment de satisfaction lorsqu’on réussit quelque chose (même minime) est toujours au rendez-vous 🙂 ! En tout cas, que l’on parle anglais ou non ne change rien : il est très rare de trouver des locaux qui parlent (ou qui ont envie de parler) autre chose que le mandarin ! Bref, de mémoire de routards, on n’avait encore jamais vu ça !

10 thoughts on “En chinois, débrouille-toi !

    1. Yep, les sacs n’avaient pas suivi lors de notre escale en arrivant à Beijing… Grosse loose mais finalement, on a fait jouer l’assurance visa et on a récup nos sacs le lendemain soir. Ça fait quand même bizarre de partir de l’aéroport si léger 🙂

  1. Je découvre votre blog, j’apprécie toujours autant lire les aventures des personnes qui voyagent en Chine pour la première fois.

    Je savais qu’on faisait payer les serviettes dans certains restaurant mais la vaisselle c’est la première fois que je lis une telle histoire. Pas de chance!

    Je m’amuse à traduire les panneaux dans les toilettes, ils expriment toujours une certaine politesse pour inciter les gens à être propose. On peut pas dire que cela soit vraiment concluant.

  2. félicitations pour vous être débrouillés pour tout ça en Chine sans parler un mot de chinois, c’est une expérience que je ne conseillerai à personne (pour ma part mon chinois est très bon).

    Leurs chiottes sont 95% du temps horribles c’est un cauchemar.

    J’espère que vous n’avez pas été trop dégouté par le reste.

    Bon courage pour vos autres voyages.

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