Le parc national de Narawntapu en Tasmanie

Le parc national de Narawntapu en Tasmanie

Après nos quelques jours à la mer dans la Bay of Fires, nous ne savions pas trop à quel endroit nous rendre pour continuer notre road trip. Nous étions tous deux en train de chercher (moi à l’ancienne sur la version papier du guide présent dans le van) et Nico sur internet et exactement en même temps nous nous annonçons : et si nous allions au Narawntapu National Park ? De mon côté ce qui m’avait motivé c’était le fait que le parc ait l’air d’être méconnu selon le LP et Nico car il a vu la possibilité d’allier randonnée et super camping comme on aime.

Alors, c’est parti, nous mettons le cap plein ouest et partons au Narawntapu National Park !

Camper au Narawntapu National Park

À bord de notre super campervan, nous sommes en train de finaliser notre approche du parc en suivant une piste non goudronnée et en traversant une grande plaine aux herbes brûlées par le soleil quand tout à coup… Nous voyons quatre énormes kangourous bondir devant nous ! Le guide comparait cet endroit au Serengeti : allez, à nous les big 5 ! Blague à part, je ne suis pas prête d’oublier cette arrivée car autant nous avons eu l’occasion de voir des wallabies tous les jours, autant nous n’avions pas encore vu de grands spécimens comme ceux-là.

Le visitor center est très bien fait, la ranger nous accueillant est aimable et nous délivre la bonne nouvelle : non seulement il y a bien des douches sur ce site, mais il y a de l’eau chaude pour 2 dollars les 4 minutes. Formidable ! Ok, elle nous regarde bizarrement quand on n’achète qu’un seul jeton pour le moment : 4 minutes, c’est large, on partage les frais (c’est qu’on a un budget serré à respecter nous 😉 et qu’on s’est déjà payé des douches ce matin à St Helens avant de prendre la route). Nous choisissons néanmoins de ne pas camper dans le camping offrant les douches et allons 4 kilomètres plus loin au Bakers Point Campground.

Miracle, il est quasiment vide : ce n’est pas la cohue que nous avons pu connaître dans les précédents campings. Nous nous offrons le luxe d’en faire le tour avant de choisir notre emplacement : un avec de la place à l’ombre et au soleil, pas de voisin direct et non loin des toilettes grâce à un raccourci. Nous pensions rester deux nuits, nous nous sentons si bien ici que nous en resterons trois sous prétexte de ne pas se retrouver à changer de camping le samedi où les tasmaniens sont en weekend. Il faut dire aussi que le camping est vraiment chouette : il est situé au bord d’une baie parfaite pour la balade du soir permettant d’admirer le coucher de soleil, il y a des douches à 4 kilomètres et sur place nous avons de l’eau (non potable) mais claire qui va nous permettre de laver notre linge à la main.

Que demander de plus ? De belles plages ? Une belle randonnée ? Oui, ça arrive !

Randonner au Narawntapu National Park

Le lendemain, nous enfilons nos chaussures de randonnées et nos pantalons longs car nous sommes prévenus, grâce aux commentaires lus dans l’application de randonnée que nous utilisons (All trails), le chemin est parfois difficile à suivre sur la deuxième partie du parcours.

Traverser la plaine et ascension vers le point vision

Nous commençons par une mise en jambes assez simple qui nous fait traverser la plaine intriguante située au niveau du visitor center. De nombreuses déjections nous montrent que le monde animal est bien présent mais nous ne croisons pour l’instant ni animaux ni humains et cela, nous n’allons pas nous en plaindre.

Nous attaquons ensuite doucement mais sûrement la montée vers le sommet : la piste est large et bien balisée donc très facile à suivre. Arrivés au sommet, nous sommes accueillis par un très joli panorama mais il est encore bien trop tôt pour pique-niquer. Et nous ne le savons pas encore, mais nous n’étions aussi pas encore assez fatigués pour manger… Car c’est une fois cette ascension terminée que l’aventure a vraiment commencé.

Un magnifique panneau End of track nous avait pourtant prévenu mais… les difficultés n’auront pas été immédiates et surtout, elles seront apparues quasiment au moment où nous nous y attendions le moins ! Explications.

Suivre le sentier tracé

Après le panorama, le sentier se fait assez difficile à suivre (ok, c’est annoncé) : il reste cependant de nombreux marquages (des petits rubans roses accrochés aux branches) même si la nature reprend doucement ses droits. La végétation n’est pas toujours très accueillante : entre les plantes qui piquent et celles qui piquent aussi, on est servi. Surtout qu’ensuite se rajoutent aux plantes qui piquent les branches qui griffent ! Pourtant, nous avançons tout de même assez correctement et arrivons à naviguer à peu près sur la trace GPS dans cette forêt assez dense.

Ensuite, au moment où nous pensons que le plus dur est passé, nous commençons à chercher une bonne place pour le pique-nique. Sauf que nous sommes alors dans une sorte de lande avec de la végétation assez basse : impossible de trouver de l’ombre et nous avons déjà bien assez chaud. Poursuivons donc notre marche en attendant sur ce petit chemin caillouteux facile à suivre.

Et là, alors qu’on s’y attend le moins, pouf, le chemin s’arrête et plus rien ! Nous avons beau revenir sur nos pas, scruter le terrain, nous ne voyons pas de chemin. Nous sommes pourtant bel et bien sur la trace GPS mais rien, rien de rien, plus aucun chemin. On commence donc à faire comme on peut, en se dirigeant vaguement sur ce que nous indique le tracé GPS : sauf que la végétation est super dense et qu’il est de plus en plus difficile de se frayer un chemin. Heureusement que nous sommes en pantalons et chaussures de randonnée montantes mais même ainsi on se griffe pas mal et Nico commence à râler.

Alors je ne dis pas que je fais la maligne mais… Je me délecte un peu de tous ces noms d’oiseaux qu’il donne à la trace GPS et au fait qu’il a l’air de passer le pire moment de sa vie. Je sais très bien que lorsque nous aurons retrouvé notre chemin, tout ira pour le mieux et surtout, on se rappellera bien plus de ce moment que si cela avait été tout simple ! Il n’empêche que moi aussi, je commence à me lasser d’avoir l’impression de passer le parcours du combattant de Koh Lanta à chaque enjambée ! Lorsque je vois un chemin au loin, je décide de suivre la crête pour le rejoindre et ainsi espérer ensuite retomber sur la plage que nous voyons en contrebas. Au départ Nico ne l’entend pas de cette oreille et cherche à poursuivre la recherche de la trace GPS. Néanmoins la hauteur des arbustes qui font maintenant notre taille ont raison de son acharnement. Je fais semblant de garder le moral quand mon idée de passer par la crête n’est pas aussi évidente que prévu, mais au bout d’un moment, ouf, on rejoint ce chemin aperçu d’en haut !

La plage de Badger Beach et un lagon pour boucler la randonnée

Allez, plus de raleries que de mal, nous revoilà en route pour redescendre à la plage. Nous trouvons un petit coin d’ombre pour profiter de notre repas bien mérité et débriefons de cette aventure en comptant nos griffures sur les jambes : qui aura la plus belle blessure de guerre ? Finalement, ce sera Nico mais à cause d’un autre problème : de grosses ampoules aux pieds !

La randonnée se poursuit le long d’une plage magnifique : j’ai tellement chaud que j’y sauterais bien tout habillée mais j’ai peur que ça pique les écorchures ;-). Ce moment facile nous remet d’aplomb et nous permet de bien profiter de la fin de la randonnée qui a encore une belle surprise à nous réserver. Elle se termine le long d’un lagon permettant d’observer des oiseaux typiques du lieu (et de trouver une petite géocache au passage).

C’est donc un peu fourbus que nous rentrons à la voiture mais ravis de notre journée au Narawntapu National Park.

Et surtout, vive la douche chaude après tout ça !

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