Notre traversée rocambolesque entre les deux îles de Nouvelle-Zélande
Adieu île du Sud ! À nous l’île du Nord dans quelques jours ! Vive la traversée en ferry ! Ah non… On dirait que le programme à l’air d’être plus compliqué que ça…
Retour sur notre très mauvaise blague du 1er avril !
Lire la suite : Notre traversée rocambolesque entre les deux îles de Nouvelle-ZélandeTerminer doucement notre périple dans l’île du Nord
Le voyage, on l’aime à notre rythme et sans trop de plans définis. Contraints par les billets d’avion et la location du van, nous savons, quand nous arrivons à Christchurch, que nous avons deux mois devant nous avant de devoir rendre les clefs à Auckland. Ce choix avait été guidé par deux facteurs : la location était moins chère du sud au nord et nous espérions ainsi maximiser les chances de températures moins automnales dans le sud.
Pile un mois après notre arrivée dans le pays des kiwis, nous nous rendons compte qu’il ne nous reste plus que quelques endroits de l’île du Sud que nous aimerions découvrir avant de changer d’île : le parc national d’Abel Tasman, éventuellement la région viticole de Malborough et enfin les fjords aux alentours de Picton juste avant la traversée en ferry.
À l’heure de l’apéro, confortablement installés au bord du lac Rotoiti dans la région de Nelson, nous profitons d’avoir pour une fois du réseau pour nous lancer dans la réservation du ferry.
Étrange, le site ne doit pas fonctionner, il est impossible de réserver. Bizarre, il en est de même pour l’autre compagnie… Une rapide recherche nous affole immédiatement : il aurait fallu réserver très en avance le ferry ! À présent, tout est complet. Il n’y a plus aucune disponibilité pour les jours à venir mais surtout, pas de place jusqu’à fin avril ! On aime l’île du Sud, mais les températures commence à être très frisquettes et surtout… On doit rendre le van à Auckland !
Nous avons un peu l’impression de nous faire prendre à notre propre blague du 1er avril postée le jour même sur notre Polarstep où nous faisions croire que nous quittions le froid pour un pays que nous aimons particulièrement, les Philippines. Pendant la nuit, je cogite tellement que je me demande si on va finalement être obligés de faire ce que nous annoncions comme une farce !
Traversée du Malborough éclaire
Ni une ni deux, le lendemain nous décollons pour Picton, ville des embarcadère des deux compagnies – Intersislander et Bluebridge – se partageant le monopole de la liaison entre les deux îles. Nos recherches sur internet ayant été vaines, nous espérons pouvoir parler à un humain et trouver une solution autre que d’attendre 29 jours pour partir !
Dans le van, nous ruminons un peu et essayons de comprendre. Bêtement, comme il s’agit du même pays, je n’arrivais pas à imaginer que la traversée devait se planifier autant à l’avance. J’imaginais un peu la situation comme un bac. Alors que la réalité est toute autre…
En chemin, le temps est superbe. Nous traversons sous le soleil les beaux paysages de vignes qui commencent à prendre de jolies couleurs d’automne. Cela me plait, évidemment, mais je me demande si 3 semaines ne vont pas être un peu de trop pour découvrir cette région… De quoi devenir particulièrement experts in vino veritas !
Stress maximal à l’embarcadère de Bluebridge
Après à peine plus de deux heures de route, nous arrivons à Picton. Au hasard, nous nous rendons dans les locaux de Bluebridge. On a l’impression d’être dans un aéroport car les locaux sont faits pour enregistrer les bagages des piétons. J’attends donc mon tour patiemment pour discuter in real life avec une hôtesse. Charmante, avec un fort accent demandant pas mal de concentration pour bien tout enregistrer, elle nous balance un coup de pression sans détour : il n’y a aucune place avant le 29 avril et aucune liste d’attente.
J’ai beau ne pas saisir tous les mots qui sortent de sa bouche, j’ai bien compris qu’on était dans la merde… Enfin on surnage dedans puisque c’est le 30 que nous devons rendre le van à Auckland. Un jour pour traverser et remonter de Wellington à Auckland, large mais « tristitude ». Cela voudrait dire qu’on se retrouve privé de l’île du Nord et qu’on va avoir bien froid dans le Sud maintenant…
Devant mon désarroi, elle me laisse une note d’espoir : aller tenter notre chance chez les concurrents. Elle prend le temps de nous indiquer le chemin sur le plan, ça va, au moins ce n’est pas trop la guerre entre les deux compagnies.
Deuxième tentative à l’embarcadère de Interislander
Nous écoutons donc ses conseils et allons à pied chez Interislander (on a dû payer le parking au premier embarcadère, le deuxième étant à 15 minutes à pied, on se dit que ça va être plus simple). En chemin, on gamberge. Mais comment un pays peut-il être coupé en deux à ce point là !
Arrivés chez les concurrents, on croit trouver porte close, non, ouf ce sont juste les portes automatiques qui ne fonctionnent pas.
Au guichet, nous sommes accueillis avec le sourire par une personne dont on comprend absolument tous les mots. Ô, bonheur numéro 1. Bonheur numéro 2, elle nous dit que oui, il y a plein de places ! Hein, quoi ? Mais sur internet ? Une compagnie de transport a annulé beaucoup de camions, nous pouvons choisir la date et l’heure de notre ferry. Si on veut, il y a un départ dans 45 minutes.
Incroyable ! On hésite presque en se disant que nous ne pourrons pas visiter le parc national d’Abel Tasman : pour une fois que nous avions fait une réservation sur le site du DOC pour notre camping… Mais cela veut dire refaire la route, et puis, on aime bien l’improvisation !
Alors, c’est parti, on achète le billet pour le départ immédiat !
À nous l’île du Nord !
Un camping du DOC bien mérité
Le trajet se passe sans encombre, à part que nous avons froid car nous ne savions pas qu’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde en intérieur. Alors que pendant l’attente pour embarquer à 13h en plein soleil nous avions trop chaud, à 17h, sur le pont du bateau exposé aux vents, même avec notre petite laine nous sommes rafraîchis. Dire qu’il y a tout ce qu’il faut dans le van mais nous n’avons pas le droit d’y retourner…
Le temps de débarquer, le soleil se couche : il est hors de question de conduire trop longtemps, surtout la nuit. Nous choisissons le camping du DOC le plus proche de Wellington et arrivons tout de même dans le noir. C’est étrange à quel point nous sommes en pleine pampa à peine quelques kilomètres après la sortie de la capitale !
Nous arrivons donc fatigués, comme si nous avions eu une journée bien plus importante que celle vécue, mais ravis de s’en être si bien sortis ! À nous l’île du Nord !