Les questions qu’on ne se pose plus…

Les questions qu’on ne se pose plus…

Il y a 10 ans, durant la dernière ligne droite avant notre grand départ pour notre premier voyage au long cours, le petit vélo dans ma tête fonctionnait à plein régime. Je me posais des questions sur tout et sur rien, avec notamment une grande question qui me taraudait : est-ce que le froid et l’hiver allaient me manquer ? Pour cette troisième édition, je réalise à quel point mon état d’esprit est différent…

Savoir ce qui nous attend

Je me souviens nettement de mon ressenti quand je me posais il y a 10 ans cette question « froid, me manqueras-tu ? ». Aujourd’hui que l’hiver semble bien installé en France, je repense à cet état d’esprit et je le compare avec l’actuel. À présent, au lieu de m’inquiéter de ce qui me manquera en voyage (rien, je le sais déjà !), je profite de ce que j’aime ici. Cela peut paraître un peu simplet comme réflexion mais c’est sûrement car c’est plus difficile à formaliser qu’il n’y paraît. Vivre en attendant notre départ, c’est perdre du temps précieux de vie. Vivre en sachant que je vais partir, c’est décupler le plaisir qu’il peut y avoir dans les choses simples du quotidien. Marcher dans le froid et la nuit, chaudement emmitouflée, ne me questionne plus quant à savoir si cela me manquera, mais me fait réaliser que je dois aussi savoir en profiter…

Les réponses à mes questions d’il y a 10 ans

Question de manque : les amis, la famille, le travail…

Finalement, en voyage, nous sommes dans une dynamique tellement différente que peu de choses peuvent réellement manquer puisque aucun repère n’est le même. Alors oui, certains jours nous avons un pincement au cœur en pensant aux amis et la famille (et au comté…) mais il est maintenant difficile d’être réellement coupé du monde vraiment longtemps donc…

En revanche, que ce soit bien clair, le travail ne m’a jamais manqué ! Et le sentiment de bonheur du vendredi soir n’est qu’un lointain souvenir puisque la vie n’est plus qu’un long samedi sans fin (ou encore mieux, un vendredi férié) : pas de réveil (enfin… mais pas pour aller travailler !), pas d’obligation d’aller dormir tôt (enfin… mais pour aller faire une rando de folie le lendemain) et pas de contrainte (enfin… sauf celles qu’on a choisies). En revanche, le dimanche soir, oui, il nous arrive de penser à vous et au fait que vous nous détestez sans doute un peu !

Question de lassitude : de faire son sac, de négocier, de savoir refuser les glaçons…

Toutes mes inquiétudes me semblaient légitimes, et ont peut-être été difficiles à surmonter pour certains voyageurs, mais pour nous, la lassitude n’a jamais pointé le bout de son nez. Alors oui, c’est vrai qu’il m’est arrivé une fois en 2016 de me demander ce que je faisais là :

C’est là, à cet instant, quand je vois ma tente se plier en deux sous l’effet de la force du vent, là, pendant un court instant, mais un instant quand même, un instant que je n’avais jamais connu en voyage, je me suis bien demandé ce que je faisais là, dans le désert, à retenir une tente en ayant mal aux bras et aux cuisses parce que mes p’tits muscles avaient déjà bien bossé toute la journée pour remonter un slot canyon

Bicnic aux USA – article jamais publié !

Et plus sérieusement, un tremblement de terre au Japon avait bouleversé nos plans en 2016 :

Pour la première fois de ma vie, je fuis un endroit où je n’ai plus envie d’être, où je ne me sens pas en sécurité. Je voyage pour m’éloigner, aller autre part au plus vite où j’imagine être mieux, plus loin du danger. Mais j’ai le choix de le faire, j’en ai la capacité, la possibilité. Et je pense alors à tous ceux dans le monde qui ne le peuvent pas, ici peut-être, mais surtout ailleurs et dans d’autres circonstances… Alors oui, j’ai eu très peur cette nuit mais j’ai juste eu peur. Pour moi, c’est déjà fini.

Bicnic au Japon en avril 2016

Et pourtant, malgré d’autres anecdotes plus ou moins drôles (une conjonctivite en Birmanie, des sacs perdus en Chine, un doigt de pied cassé aux Philippines, une peur effroyable des ours aux USA qu’on n’a finalement jamais vus…), le plaisir d’être sur la route a toujours été plus fort que tout le reste !

Question de logique : durée et envie de recommencer

Il est une question qui demeure : est-ce que le format de 6 mois ne sera pas trop court ? Nous sommes quasiment sûr d’avoir déjà la réponse… Nous pensons déjà à notre prochain voyage : on s’imagine la prochaine fois pouvoir partir un an.

Question d’impatience

Il y a 10 ans j’étais impatiente, maintenant je sais profiter de ce temps d’attente merveilleux. Nous commençons tout de même, il faut bien l’avouer, à être un peu las des tâches administratives inhérentes à ce type de projet : galérer à se faire rembourser un vol Air Vanuata qu’ILS ont annulé, mettre 4 mois à obtenir des permis de conduire internationaux, ne pas avoir les plafonds bancaires que l’on demande, préparer la maison pour la location… Mais je sais que lorsque l’avion décollera pour Sydney, tout cela vaudra le coup : je m’assoupirai de fatigue sur mon fauteuil et je me réveillerai en nageant en plein bonheur !

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