Roadtrip en Nouvelle-Calédonie : 12 jours sur la Grande Terre
Voilà, les Samoa, c’est déjà fini. Après une escale d’une journée à Fidji, nous voilà arrivés à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. À la sortie de l’avion, nous enfilons immédiatement nos pulls : c’est vrai qu’ici c’est l’hiver et qu’à 18h il fait nuit noire et assez frais ! Nous avons un mois devant nous pour partir à la découverte de ce pays d’Outre-Mer au statut si particulier. Sur la Grande Terre, nous avons prévu douze jours, un séjour un peu court qui ne donne qu’une envie, revenir !
Lire la suite : Roadtrip en Nouvelle-Calédonie : 12 jours sur la Grande TerreAtterrissage en douceur à Nouméa – 1 jour
Voyage de l’aéroport à l’auberge de jeunesse de Nouméa
Fidèle à notre habitude, c’est sans avoir préparé grand chose que nous débarquons sur la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie. Nous avons réservé nos deux premières nuits à l’auberge de jeunesse de Nouméa et avons lu qu’il suffit de prendre n’importe quelle navette ou le bus P4. Sauf qu’en sortant de l’aéroport, nous sommes drôlement surpris. Nuit, fraîcheur et sérénité nous attendent ! Il est 18h30, le dernier bus est déjà passé et l’aéroport semble sur le point de fermer définitivement ses portes. Tout est calme et il ne se passe pas grand chose.
Nous discutons (en français, quelle facilité pour nous) avec les rares personnes présentes : ce sont les gérants des navettes. Ils nous vendent leur service pour 3200 francs par personne (ce qui nous paraît hors de prix), nous font attendre 45 minutes puis nous déposent directement à l’auberge. Il aurait été plus rapide et économique de la réserver à l’avance avec l’horaire adapté à l’avion (2500 francs) mais nous aurions pu faire encore mieux. Nous aurions dû louer une voiture dès l’aéroport ! Nous pensions économiser deux jours de location, c’était un mauvais calcul du fait de l’heure tardive d’arrivée de notre avion (le service de bus se termine dès 18 heures).
Découverte de la ville de Nouméa
Notre premier réflexe en nous réveillant : aller chercher une boulangerie pour le petit-déjeuner ! Je salive devant la vitrine et j’ai envie d’acheter tous les pains que je vois devant moi. Ils sont plus beaux les uns que les autres et ont l’air tellement gourmands… Il faut dire qu’après 4 mois de voyage, j’ai un peu fait le tour du pain de mie d’Australie, de Nouvelle-Zélande et de Samoa. C’est très étrange d’être au bout du monde et de se retrouver face à une boutique « comme à la maison » !
Deuxième étape, s’acheter une carte SIM pour pouvoir avoir internet et pour pouvoir appeler. Nous n’avons pas réservé nos gîtes sur la Grande-Terre et tout à l’air de se passer au téléphone. C’est donc indispensable de pouvoir appeler car les arrivées à l’improviste ne se font pas ici. Les tarifs sont assez chers et il n’y a pas trop le choix : c’est Mobilis qui a le monopole.
Enfin ces problèmes réglés, nous pouvons commencer à découvrir la ville. Le temps n’est pas au plus beau mais la température nous parait parfaite pour dire que c’est l’hiver. Nous sommes en t-shirts et sommes ravis de ne plus avoir aussi chaud qu’aux Samoa ! La ville ne nous charme pas plus que ça, soyons honnêtes. Nouméa ne nous agresse pas mais ne nous passionne pas. Nous déambulons dans différents quartiers et finissons par arriver en bord de mer.
En général, nous apprécions fortement les aquariums alors en arrivant devant, nous ne résistons pas à l’envie d’y entrer. Quelle bonne idée ! Nous y passons un moment très instructif et assez émerveillant. Souvent, nous nous posons la question du bien être des animaux ainsi enfermés.
Néanmoins, je pense que pour respecter la nature, il faut la connaître. Comment s’inquiéter du sort des dugongs si ces animaux marins nous sont inconnus ? C’est chose faite pour nous grâce à cette visite, sans même un spécimen en captivité.
Le grand sud à partir de Plum – 2 jours
En apprendre plus sur ce pays au statut particulier
Une fois la voiture récupérée à la porte de l’auberge, nous quittons Nouméa pour le grand sud. Notre première étape est de retrouver Catherine et Patrick, un couple rencontré dans l’avion lors de notre trajet Tasmanie – Nouvelle-Zélande. Ce repas en leur compagnie tombe à point : nous avons tellement de questions concernant ce pays au statut si particulier ! Comment sont gérées les institutions, sur quels sujets sont-ils autonomes, qui dicte les programmes de l’école primaire, à qui paye-t-on les impôts, qui vote et quand… La liste est longue ! Leurs explications, étayées les jours suivants de nombreuses lectures, nous permettent de commencer à mieux comprendre cet endroit à l’histoire liée récemment à celle de la France.
Le Parc Provincial de la Rivière Bleue
Le lendemain, nous partons visiter le Parc Provincial de la Rivière Bleue. Pour cette première vraie étape en Nouvelle-Calédonie nous ne restons pas bouche bée devant ce que nous découvrons mais passons une excellente journée. Au programme, vélo, kayak, randonnée et une chute mémorable ! Tous les scoops sont dans mon article dédié à venir.
Nous aurions pu sans problème passer une journée ou deux de plus dans le grand sud mais n’ayant la voiture que dix jours, nous préférons avancer voir ce que le reste a à nous offrir. Si nous avons l’occasion de revenir un jour, nous pourrons randonner plus longuement dans le parc et descendre jusqu’à Prony par exemple.
La presqu’île d’Ouano et La Foa – 1 journée
J’adore les cartes et google maps est souvent mon ami : à voir la forme de la presqu’île et le petit logo « plage » sur la pointe nord, je me dis que cet endroit pourrait être un bon arrêt sur notre route entre Plum et La Foa.
Bingo ! Nous y trouvons plus qu’un beau spot de pique-nique. Nous montons tout d’abord en voiture jusqu’à un très joli point de vue sur les environs.
Si nous avions eu un 4×4, nous aurions un peu continué la piste, mais la C3 n’est pas l’idéal pour ce terrain. Ensuite, nous nous baladons dans la mangrove le long d’un sentier bien indiqué et marqué. Les panneaux sont intéressants et nous découvrons les particularités de ce biome que nous traversons. Le tanne est une révélation.
Louper son rendez-vous à Koné – 1 journée
La météo annoncée est bonne, nous avons réservé la veille un vol en gyrocoptère pour avoir un meilleur point de vue sur le tanne (nous c’est surtout la mangrove qui nous intéresse 😉) et le lagon. Notre logement est à deux heures de route donc nous nous levons de bon matin pour être à 9h30 à l’aérodrome de Koné. En nous levant, le temps est superbe. Nous traversons les paysages de Bourail à la fraîche. Les inquiétudes commencent quelques dizaines de kilomètres plus loin car nous voyons les nuages s’amonceler devant nous… Arrivés à Koné, c’est le déluge.
À l’hôtel Hibiscus (lieu du RDV pour le vol), nous sommes très bien accueillis : le vol est annulé mais nous arrivons à le reprogrammer pour la fin de notre séjour sur la Grande Terre. La proposition du package vol duo + nuit + demi-pension nous fait de l’oeil. La dépense du vol est énorme, on n’est plus à ça près… Allez, rendez-vous pris dans quelques jours pour casser notre tire-lire !
La pointe nord de la Grande Terre – 2 jours
Un gîte qui pourrait être incroyable mais ne l’est pas
Notre deuxième hôtesse Airbnb avait évoqué le gîte Kejaon pour nous loger dans le nord de l’île. Nous suivons ses recommandations et réservons (par téléphone) pour deux nuits dans leur structure. Le bungalow est déjà assez cher (9500 francs) et la table d’hôte hors de prix pour nous (3900 francs par personne). Il y a un frigo dans le bungalow, nous prévoyons des casse-croûtes pour ces deux jours ainsi que de l’eau potable, au cas où.
Bien nous en a pris, car en effet, nous sommes arrivés au bout du monde et contrairement au reste de l’île, l’eau du robinet n’est clairement pas potable, elle sort rouge ! En arrivant sur le site du gîte, nous sommes époustouflés par la localisation. La mer est très belle, le ponton du gîte donne envie de s’y prélasser des heures durant.
Néanmoins, personne à l’horizon à part deux enfants en train de casser des cailloux. Les parents dorment et hors de question de les réveiller ! Nous étions arrivés tôt, vers 14h30 et il aura fallu attendre 16h que le gars se pointe. Avec tous les autres touristes arrivés entre temps, on a vraiment l’impression de le déranger… Ambiance étrange.
Le bungalow a une situation de rêve mais la propreté est douteuse : les cafards, araignées et fourmis qui ont trouvé logement en ce gîte en sont ravis. Nous, un peu moins.
Mis à part ces désagréments, nous passons tout de même un bon moment car les paysages sont parfaits.
Nous nous baladons de tous côtés sur la plage et abandonnons notre plan kayak (gratuit) du jour. La gendarmerie vient d’appeler, il y a eu une nouvelle attaque de requin envers un pécheur sous-marin vers Poum à quelques kilomètres d’ici. On va passer notre tour pour les activités aquatiques et se contenter d’un super spot pour dévorer nos romans !
Le col d’Arama
La route depuis Kejaon est déjà tout un voyage en soi. Pour quitter la pointe nord, nous décidons de passer par la côte est histoire de voir du pays. Au détour d’un virage, nous voyons un parking et un chemin grimpant le long de la montagne. Arrêt obligatoire.
Riche idée ! Nous sommes au col d’Arama et la vue une fois arrivés au premier sommet est superbe. Le chemin se poursuit sur les crêtes. Les magnifiques vues nous donneraient envie de rester un peu plus longtemps dans ce coin mais nous n’avions pas prévu cette possibilité. Il faudra revenir un peu mieux préparés pour marcher plus longtemps dans ce joli coin du monde !
Hyenghène et ses alentours – 2 jours
La route pour rejoindre Hyenghène : le bac de la Ouaième
La route qui longe la côte est nous avait été vantée à de multiples reprises. Après notre arrêt tout au nord et au début de notre descente du côté ouest cette fois, nous sommes presque étonnés car nous ne voyons pas réellement la différence avec ce que nous avions traversé précédemment. Et puis, au fur et à mesure de notre avancée, la différence entre les côtes apparaît : pas de doute, ici le climat n’est plus le même. La végétation a changé et est à présent bien plus tropicale et luxuriante.
L’arrivée au bac de la Ouaième marque, à mon sens, l’entrée dans ce paysage si particulier !
La poule de Hienghène
La suite de la route était un voyage à elle-même. Arrivés à Hienghène, nous découvrons la poule dont j’avais entendu parler en tous sens. Incroyable mais vrai, on dirait tellement une poule ! Un peu partout dans le monde, des phénomènes géologiques évoquent des choses aux humains. C’est un peu comme regarder les nuages et y voir des formes : je suis très forte à ça ! Sauf que souvent, lorsqu’on arrive sur le site le soufflé retombe car il faut beaucoup d’imagination pour discerner ce qui semble sauter aux yeux des locaux. Au contraire, ici, aucun doute, il y a vraiment une petite poulette en train de couver sur l’eau !
Les falaises de Lindéraliques
À l’office de tourisme (se balader dans Hienghène est rapide, on a fini par y faire un tour contrairement à nos habitudes), on découvre des balades libres d’accès à faire dans le coin. On se prépare donc à faire une super randonnée le lendemain : les roches de la Ouaième. Sauf qu’au réveil, il pleut. Après le petit-dej’ il pleut plus fort. Après le repas, il pleut toujours. Bref, on laisse tomber pour aujourd’hui…
Heureusement, le surlendemain, le ciel se dégage un peu. Avant de quitter cette région, nous réalisons une autre balade proposée par l’office de tourisme. Nous ne nous lançons pas dans la grande randonnée prévue au départ car le ciel reste mitigé. Cette petite boucle est très agréable et nous permet d’avoir de très beaux points de vue sur les falaises de Lindéraliques. Il n’y a pas de doute, si nous revenons un jour en Nouvelle-Calédonie, nous repasserons par ici pour découvrir cet endroit sans la pluie ! Un petit tour de kayak devrait sûrement donner un autre regard sur le site.
La transversale pour rejoindre Koné
Avec des si, nous serions restés une journée de plus à Hienghène sous le beau temps qui est de retour. Néanmoins, nous avons réservé un vol en gyrocoptère ainsi que la nuit à l’hôtel. Voilà pourquoi on n’aime pas quand on doit réserver en avance… Bref, nous prenons la route pour rejoindre Koné après notre petite balade. Le paysage sur la route était superbe.
De quoi se conforter dans l’idée que décidément il va falloir revenir avec un 4×4 et aller loger dans les tribus les plus reculées pour mieux découvrir l’intérieur de cette île.
Survol du lagon et du coeur de Voh : aimer le bleu et la Terre – 1 jour
Cette fois, la météo est de notre côté et nous allons pouvoir découvrir depuis le ciel la mangrove la plus célèbre au monde. Le coeur de Voh a été plus que popularisé par Yann Arthus-Bertrand puisque c’est ce qu’il a choisi en couverture de son livre devenu si célèbre « La terre vue du ciel ». Ce coeur est un peu devenu l’emblème de son travail : véhiculer un message d’amour de, et pour, notre planète. Son survol fait venir les touristes (et moi) qui brûlent du pétrole pour l’observer. Je m’interroge sur le bienfondé de ma démarche…
Il n’empêche que ce moment aura été grandiose. Une fois l’appréhension à peu près digérée (entre les lignes il faut comprendre que j’ai eu une trouille d’enfer dès que le gyrocoptère a décollé à plus de 4 mètres du sol), j’en avais plein les yeux. Et plein la tête.
Nous avons découvert vu d’en haut le paysage que nous avons parcouru ces derniers jours, les montagnes et la mangrove, ainsi que ceux que nous n’avons que longé, le lagon et la mer. La géographie du lagon s’est dévoilée : barrière, récif, trou, passe…
De là-haut la vie marine était observable : des immenses raies, des tortues, un requin et même un dugong !
Pour terminer le vol, la mangrove nous a ému avec son coeur.
Mais ce serait mentir de dire que ce sont les seules choses que nous avons observées. De là-haut, nous avons aussi vu l’activité humaine du coin. L’usine. La décharge à ciel ouvert. De quoi réalimenter mon questionnement : comment mieux voyager et mieux vivre en harmonie avec notre planète ?
Retour à Nouméa via Bourail – 2 jours
Après cette parenthèse enchantée que fut ce survol en gyrocoptère, nous devons déjà penser à revenir sur Nouméa puisque nos vols à destination des îles de la Loyauté nous attendent. Nous décidons de faire une halte à La Foa dans le même hébergement qui nous avait bien plu. En chemin, nous nous arrêtons à la roche percée.
Les alentours de Bourail : la roche percée
Nous avions prévu de faire le sentier des 3 baies dans son intégralité mais la coupe de cheveux de Nico a un peu décalé le programme. Nous ne serons allés que jusqu’à la baie des tortues pour ne pas conduire dans la nuit qui arrive très tôt, vers 17h30.
Un joli arrêt sur notre route avant de revenir le lendemain sur Nouméa mais pas non plus un incontournable. Avec plus de temps, nous aurions préféré d’ailleurs aller au plateau de Dogny. Voilà encore une raison de revenir !
Dernier jour à Nouméa : découverte du centre culturel Tjibaou
Nous avons profité de notre dernière après-midi pour nous rendre au centre culturel Tjibaou. La visite nous a laissés une sensation d’inachevé : nous aurions aimé en apprendre tellement plus sur les peuples kanaks ! Le sentier kanak raconte une légende de création du monde mais les talents d’un conteur seraient nécéssaires pour donner un peu plus de vie au texte écrit.
Quelques objets kanaks nous ont été présentés. Nous avons pu découvrir des cases traditionnelles certes mais elles sont en piteux état (les vraies vues à tous les coins de rue à Lifou lors de la suite de notre voyage sont bien mieux entretenues !).
À mon sens, il manque un petit quelque chose dans ce centre pour réellement mettre en avant cette culture insulaire passée et présente qui a vécu tant de heurts. Le volet historique sur la culture kanak est sûrement l’objectif du musée qui se construit à Nouméa : vivement son ouverture !
Notre tour de la Grande Terre s’achève déjà : 12 jours, c’était beaucoup trop court ! La côte oubliée le restera aussi pour nous… De quoi nous donner l’envie de revenir un jour sur cette très belle île !
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